lundi 12 décembre 2011

Yade, "une étoile déclinante"




Aeschlimann : Yade, "une étoile déclinante"

Dimanche, Rama Yade a annoncé qu'elle serait "candidate" dans la deuxième circonscription des Hauts-de-Seine lors des prochaines élections législatives. Contacté parleJDD.fr, le député UMP Manuel Aeschliman, qui brigue cette circonscription, revient sur la décision de la vice-présidente du Parti radical. "Elle souhaite une espèce de marchepied pour obtenir un poste de parlementaire", dénonce l'élu en place, assurant avoir reçu le soutien de l'UMP et de Nicolas Sarkozy.
Rama Yade a annoncé qu'elle serait candidate dans la deuxième circonscription des Hauts-de-Seine. Qu'en pensez-vous?
Rama Yade a toujours prétendu qu'elle voulait se présenter chez les communistes (dans la 1ère circonscription face à Roland Muzeau, Ndlr), mais elle estime que c'est plus facile chez nous. Elle n'a évidemment aucune légitimité. Depuis des années, Rama Yade fait croire aux habitants de Colombes qu'elle est domiciliée dans leur ville, ce n'est pas le cas. Elle est régulièrement absente aux conseils municipaux, ne connaît pas les dossiers asniérois et colombiens... En gros, elle souhaite une espèce de marchepied pour obtenir un poste de parlementaire. Mais ce n'est pas comme ça que cela se passe! C'est clairement une candidature de division, qui réjouit la gauche.
«Elle trompe les gens sur ses soi-disant soutiens»Cette candidature pourrait, selon vous, faire basculer la circonscription?
Oui, tout est possible. En 2008, nous avons vu que la division pouvait conduire à faire tomber la mairie d'Ansières à gauche (le socialiste Sébastien Pietrasanta l'avait emporté face à Manuel Aeschlimann, Ndlr). Toute division est toujours un mauvais signe pour la victoire.
Rama Yade affirme être "soutenue par l'ensemble des centristes, des radicaux et de la plupart des élus locaux de l'UMP"…
Elle trompe les gens sur ses soi-disant soutiens, en prétendant avoir une majorité d'élus UMP de son côté. Sur les quatorze élus UMP d'Asnières et de Colombes, seulement trois la soutiennent. Dans l'instance dirigeante de la circonscription, les 28 membres me soutiennent, il y en a aucun pour elle! C'est une candidature isolée. Elle tente sa chance, mais au final elle n'aura pas l'investiture de l'UMP. C'est une chose acquise.
Vous allez vous représenter dans cette circonscription. Avec le soutien sans faille de l'UMP?
Oui, cela n'a jamais fait le moindre doute. J'ai eu, il y a quelques jours, un appel du président de la République me confirmant que l'investiture m'était donnée. Nous sommes en ordre de marche.
«Sarkozy la considère comme quelqu'un qui l'a trahi»Nicolas Sarkozy a évoqué le cas de Rama Yade?
J'avais vu Nicolas Sarkozy le 15 octobre, quand on a rouvert ma permanence suite à des travaux. Il avait déjà été très explicite. Il me l'a confirmé par ce coup de téléphone, en précisant bien qu'en aucun cas Rama Yade n'aurait quelque investiture que ce soit sur la circonscription. Il la considère comme quelqu'un qui a trahi. A partir de là, l'UMP n'a pas envie de lui donner un strapontin. C'est une étoile déclinante.
Vous vous présenterez face à elle ou une issue peut-elle être trouvée d'ici les législatives?
Dès lors que l'investiture va m'être donnée et que les choses vont être officielles, je pense qu'il y aura de la part de tous les élus responsables un appel au retrait de sa candidature. Elle sera porteuse de rien, sinon d'un potentiel de nuisances. Maintenant, on attend les investitures pour mettre les points sur les i vis-à-vis d'elle. Nous sommes sereins. A un moment, il va falloir que Rama Yade se pose des questions. D'abord, sur sa légitimité quand elle ne sera pas investie. Ensuite, en fonction de la décision de la commission des listes électorales qui se réunit jeudi. Si elle est radiée, évidemment, cela induira la cristallisation du fait que, depuis trois ans, elle a raconté des bobards et cela sera le coup d'envoi d'éventuelles poursuites pénales.
Rama Yade pourrait-elle se présenter dans une autre circonscription des Hauts-de-Seine?
La logique aurait été effectivement qu'elle fasse ce qu'elle dit depuis des années : s'implanter à Colombes. Les trois-quarts de Colombes se situent dans la 1ère circonscription, celle des communistes. Dans les Hauts-de-Seine, personne ne l'attend. Je crains d'ailleurs que personne ne l'attende nulle part! C'est pour ça qu'elle tente ce coup d'esbroufe.
Anne-Charlotte Dusseaulx - leJDD.fr
lundi 12 décembre 2011

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