jeudi 19 janvier 2012

"Plus Rama Yade se débat, plus elle s'enfonce"


Élections législatives 2012


Publié le 19 janvier 2012 à 15h47
Mis à jour le 19 janvier 2012 à 15h50


Député UMP des Hauts-de-Seine, Manuel Aeschlimann réplique à Rama Yade qui l'avait accusé de « comploter » contre elle.
Manuel Aeschlimann (à gauche), avec son épouse, lors de la campagne législative de 2007 à Asnières-sur-Seine (92)


Manuel Aeschlimann (à gauche), avec son épouse, lors de la campagne législative de 2007 à Asnières-sur-Seine (92)

Le torchon brûle entre Manuel Aeschlimann, député UMP des Hauts-de-Seine, et Rama Yade, l'ex-secrétaire d'Etat aux Droits de l'homme puis aux Sports, qui espère se faire élire à sa place aux prochaines législatives. Au coeur de la polémique, une question :



Rama Yade habite-t-elle toujours à Colombes ? Manuel Aeschlimann dit que non. Rama Yade assure que oui.

Début janvier, la commission de révision des listes électorales de Colombes a refusé de réinscrire l'ancienne ministre parce qu'elle ne justifiait pas d'attaches claires avec la ville, où elle est conseillère municipale d'opposition. Depuis, le feuilleton a connu de nouveaux rebondissements. Le dernier épisode remonte à mercredi : la présidente du tribunal d'instance de Colombes s’est rendue dans l'appartement déclaré par Rama Yade pour établir s'il s'agissait ou non de son domicile réel. Mais les lieux étaient, semble-t-il, vides, ce que la jeune femme a justifié par un dégât des eaux l'ayant obligée à retirer les meubles. Compte-tenu de ces éléments, le tribunal d'instance décidera d'une éventuelle réinscription de l'intéressée sur les listes électorales lundi.
Rama Yade dénonce un complot politique. Elle accuse le maire PS de Colombes de l'avoir rayée des listes parce qu'il aurait « peur » d'elle, et de l'avoir fait avec le soutien actif de l'ex-maire d'Asnières, le député Manuel Aeschlimann. Interrogé par Francesoir.fr, ce dernier contre-attaque.
France-Soir. Rama Yade vous accuse d'ourdir un complot contre elle de peur qu'elle s'empare de votre siège de député lors des prochaines législatives...
Manuel Aschliemann. Je démens toutes les allégations de complot. J'ai d'ailleurs attaqué Rama Yade pour diffamation, et atteinte à la présomption d'innocence. Je souhaite mettre un coup d'arrêt à sa façon pour le moins surprenante de faire de la politique : je n'ai jamais vu autant d'agressivité et de véhémence. Il n'y a pas une interview dans laquelle elle ne s'en prenne pas à moi...Elle est dans une démarche de victimisation permanente, comme lorsqu'elle avait été accusée de plagiat. Rama Yade est l'une des moins actives du conseil municipal. Elle a choisi la ville comme un strapontin. C'est sa façon de faire de la politique.

F-S. Finalement, que lui reprochez-vous ?
 
 
M.A. D'avoir trompé les électeurs pendant près de trois ans en leur faisant croire qu'elle vivait dans leur ville. Sur la vidéo d'un conseil municipal de novembre dernier, elle affirme résider à Colombes. Or son bail est daté du 7 décembre 2011...Donc quand bien même elle y habiterait aujourd'hui, c'est récent ! Les Colombiens se sentent humiliés. Ils me disent souvent : « On est juste bon pour qu'elle se fasse élire, mais pas pour qu'elle habite chez nous ». Il y a un an et demi, son mari expliquait d'ailleurs à Paris-Match qu'ils vivaient à Montmartre, et qu'ils allaient souvent manger des pâtes à la crème dans un restaurant italien en bas de chez eux... La logique aurait voulu que la juge se rende aussi dans leur appartement parisien pour voir s'il était habité, contrairement à celui de Colombes qui, lui, était vide.

"Rama Yade s'autoparachute"



F-S. Rama Yade affirme qu'elle a dû retirer les meubles à la suite d'un dégât des eaux...

M.A. Il faudrait vraiment que le dégât des eaux ait touché tout l'appartement pour qu'il n'y ait aucun meuble ! En plus, il n'y a pas de vêtement dans les placards... Plus elle se débat, plus elle s'enfonce. Mais une enquête pénale est en cours : si les faits de fraude étaient avérés, Rama Yade pourrait être frappée d'inéligibilité.
F-S. Vous avez vous-même été condamné en janvier 2011 à un an d'inéligibilité pour avoir imposé, sans mise en concurrence, une société de production pour organiser en 1998 un festival de folklore...

M.A. Je me suis pourvu en Cassation, et je n'ai aucune inquiétude sur la décision : la justice reconnaîtra qu'il n'y avait pas besoin d'un appel d'offres pour gagner un marché culturel.


F-S. Redoutez-vous, comme elle l'affirme, la concurrence de Rama Yade dans la deuxième circonscription des Hauts-de-Seine ?

M.A. Non, je ne la crains pas : j'ai officiellement obtenu l'investiture de l'UMP, et toute la droite devrait se ranger derrière ma candidature. Mais je trouve particulièrement dommage de présenter une candidature de division. Surtout qu'on a déjà vu les limites électorales de Rama Yade: elle n'a rien apporté quand elle était sur la liste des régionales de 2010. Le score de la droite avait même chuté de 8 points par rapport à celui des municipales de 2008...Cette fois, elle s'autoparachute alors qu'elle n'a pas de connaissance des dossiers et peu de présence le terrain, en comptant uniquement sur sa notoriété et sa présence médiatique.


 
France Soir


Aucun commentaire: