jeudi 5 mai 2011

Des expertises accablantes pour le maire de Fontenay !


·         Hauts-de-Seine : Des expertises accablantes pour le maire de Fontenay
·         Info le Parisien –
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Hier, les experts psychologues ont pointé la personnalité « tyrannique » de Pascal Buchet, jugé pour harcèlement moral après le suicide de sa directrice de communication en 2007.
ROBERTO CRISTOFOLI | Publié le 04.05.2011, 07h00
Depuis lundi, le maire (PS) de Fontenay-aux-Roses, Pascal Buchet, et sa directrice de cabinet, Anne-Laure Duny, comparaissent devant le tribunal correctionnel de Nanterre pour harcèlement moral. Le 7 juillet 2007, la directrice de communication de la mairie, Jenny Sauvagnac, âgée de 36 ans, s’était jetée par la fenêtre de son appartement parisien.
Hier, au deuxième jour d’audience, les experts psychologues sont venus détailler leurs conclusions sur la personnalité de Pascal Buchet. Deux des trois professionnels se sont montrés sévères. Pour Marie Pezé, médecin considérée comme l’une des spécialistes de la souffrance au travail, le verdict est même accablant : « En quinze ans d’expertises, c’est la première fois que je statue sur un tel diagnostic. M. Buchet est un pervers de caractère. Il a un côté tyrannique et punitif », a asséné la praticienne. Qui s’est dite « persuadée que ce qui s’est passé risque de se reproduire ».
Le docteur Pezé va plus loin encore : le maire n’aurait « pas su voir » la détresse de sa directrice de communication, Jenny Sauvagnac, qui avait perdu du poids et avait souvent le regard dans le vague. « Il est passé à côté des symptômes les plus évidents, et il lui a mis une charge de travail excessive alors qu’elle était déjà en souffrance. »
Auteur d’une contre-expertise demandée par la défense, Jean-Luc Viaux, professeur de psychopathologie à l’université de Rouen, n’est pas arrivé aux mêmes conclusions. Celui qui s’est rendu célèbre dans l’affaire d’Outreau en déclarant « quand on paie des experts au tarif d’une femme de ménage, on a des expertises de femme de ménage » a exclu la perversion supposée de Pascal Buchet. « C’est un sujet névrosé, comme la moitié de la population, a relevé Jean-Luc Viaux. Quand il veut quelque chose, il y va. »
« Un seul coup de fil aurait pu permettre à Mme Sauvagnac de ne pas passer à l’acte », estime quant à elle la troisième experte. « M. Buchet est médecin… Il a considéré sa collaboratrice non pas comme un être humain mais comme une exécutante, a-t-elle encore pointé. Les gens autour de lui ont peur, il a une personnalité tyrannique qui donne des injonctions paradoxales. »
Pour contrebalancer ces expertises et les témoignages d’anciens collaborateurs, la défense de Pascal Buchet a fait citer plusieurs personnes de son entourage professionnel actuel. Son assistante en mairie estime que l’élu n’est rien de ce qui a été dit : « Je n’ai jamais eu aucun problème avec lui. Ce qu’il demande n’est jamais irréalisable, il suffit de s’organiser. » « Il est exigeant, mais sans excès », juge une fonctionnaire du service communication, et « pas fermé à la discussion », ajoute le chef de la police municipale.
Jenny Sauvagnac est « la seule personne avec laquelle je me suis fâchée en dix-sept ans de mairie », assure une élue convaincue que Pascal Buchet n’a rien d’un « tyran ».
L’actuel directeur de la communication, le troisième depuis le drame en juillet 2007, « a des rapports cordiaux » avec son patron, et l’actuelle rédactrice du journal municipal estime « appréciable d’avoir de la reconnaissance de sa part ». Le procès s’achève aujourd’hui.

2 commentaires:

instant_690@hotmail.fr a dit…

Il s'est fait piéger !

micheline a dit…
Ce commentaire a été supprimé par un administrateur du blog.